ALGER – Le chef de service de dermatologie au CHU de Constantine, Pr Ahmed Chehad a affirmé, samedi à Alger, que le psoriasis, qui connaît une large propagation, touche toutes les tranches d’âge avec 30% de cas héréditaires.
Dans une déclaration à la presse en marge d’une journée scientifique sur les maladies dermatologiques, le spécialiste a expliqué que les cas de psoriasis avant l’âge de 40 ans sont liés à des antécédents familiaux. En effet, cette maladie, dans ses trois formes à savoir légère, modérée et sévère, affecte considérablement l’état psychologique de l’individu en provoquant des démangeaisons et des éruptions cutanées.
Le psoriasis figure parmi les maladies dermatologiques chroniques pour lesquelles la science n’est pas encore parvenue à trouver de traitement, sachant qu’elle peut causer des douleurs, affecter le sommeil et entraver la concentration.
En outre, le psoriasis évolue à travers plusieurs phases pouvant durer de nombreuses semaines, voire des mois, avant de se calmer provisoirement, puis réapparaître en fonction des facteurs la déclenchant, notamment chez les personnes ayant une prédisposition génétique, un déficit immunitaire, des infections, des blessures, des brûlures, outre certains types de médicaments et le stress.
Concernant le traitement disponible en Algérie, Pr Chehad a fait état de plusieurs types de médicaments, les plus récents étant issus de la biotechnologie, et d’autres, plus avancés et bientôt disponibles sur le marché national, sont efficaces pour atténuer la gravité de la maladie, sans pour autant la guérir complètement.
De son côté, la professeure chargée de l’éducation thérapeutique sur le psoriasis au CHU Mustapha Pacha d’Alger, Lynda Taibi, a mis l’accent sur le rôle de cette éducation, à travers trois séances mensuelles destinées à des groupes de patients, certaines pour les adultes et d’autres pour les enfants et leurs familles, en vue de faire connaitre cette maladie et de proposer des solutions.
Parallèlement à cette éducation thérapeutique, une séance animée par des psychologues est proposée afin d’atténuer les répercussions de la maladie sur le patient, selon la spécialiste qui a salué les résultats probants de ces séances éducatives qui ont porté leurs fruits exhortant les patients à ne pas perdre espoir en la guérison et à consulter les spécialistes pour obtenir un traitement efficace atténuant les complications de la maladie.
A cet égard, Pr Taibi a souligné que bien que le psoriasis soit une maladie extrêmement lourde sur les plans physiologique et psychologique, des médicaments disponibles sur le marché national permettent d’en atténuer les effets. De plus, des dermatologues spécialisés dans les secteurs public et privé suivent les progrès scientifiques et sont en mesure de répondre à toutes les préoccupations des patients.
A noter qu’une rencontre sur les maladies dermatologiques a été organisée la semaine dernière.
Animée par des spécialistes des centres hospitalo-universitaires de Constantine, d’Oran et d’Alger en visioconférence, cette rencontre a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la formation des spécialistes en pédiatrie, obstétrique et les sage-femmes afin de sensibiliser au dépistage précoce de l’hémangiome, une tumeur vasculaire fréquente chez les enfants, en particulier les nourrissons.
Ils ont également souligné lors de cette rencontre destinée particulièrement aux sages-femmes, notamment celles exerçant aux services de la santé Mère-Enfant aux établissements publics de santé de proximité, et qui suivent la grossesse et veillent à la vaccination des enfants, la nécessité de la sensibilisation sur l’hémangiome infantile, outre la nécessité de la réalisation des études nationales sur cette pathologie.
Les dermatologues reconnaissent l’hémangiome infantile, notamment chez les nourrissons, par les taches rouges qui apparaissent à cause des néo-vaisseaux sanguins qui se forment au niveau du derme, à la naissance ou au cours du premier mois de la vie du nourrisson. Ces tumeurs “bénignes” sont répandues notamment chez les nourrissons et les bébés prématurés.
La chef de service de dermatologie au CHU d’Oran, Pr Amina Serradj, a fait savoir que 15% des cas peuvent subir des complications, des douleurs et des plaies qui laissent des cicatrices.
Pour sa part, la dermatologue à l’hôpital militaire d’Ain Naadja, Pr Aicha Salhi, a insisté sur le diagnostic précoce de l’hémangiome, pour qu’il puisse être pris en charge à temps, estimant que le facteur Temps était “crucial” dans des cas pareils.
Source : https://www.aps.dz/